« Il y a très longtemps quand je vivais encore en Finlande, je travaillais sur un numéro de jonglerie enfantine et je cherchais des jeux d’enfant qui pourraient aller avec mon personnage et ce numéro. Maksim Komaro m’a parlé d’un jeu ancien où on faisait rouler un cerceau avec un petit bâton.
Je suis aujourd’hui bien loin du jeu d’enfant, et je me vois plutôt comme un dompteur ou un forgeron. Le cerceau est mon fauve, ma matière que je travaille en douceur et en force.
Il y a la manipulation en silence où le cerceau s’envole dans les airs avec l’aide du bâton et de mes bras sans jamais le tenir avec ma main.
Puis la matière plus brutale, la manipulation du cerceau au sol et en l’air avec la fourche du bâton. Métal contre métal. Cette manipulation crée un son terrible, et pourtant je me sens la délicatesse et la finesse d’un souffleur de verre, et en même temps brutal comme un forgeron. »
« Si on transforme ce symbole en chiffre on obtient 1 et 0, le système binaire. Dans ce codage chaque nombre est représenté de façon unique par une suite ordonnée de chiffres, comme un enchaînement unique, une chorégraphie ordonnée de ces deux éléments. Je pourrais être un forgeron des temps modernes qui travaille le langage de ces deux symboles.
Quand je pense à la forme de ces deux éléments je ne peux pas m’empêcher de penser au sexe féminin, au sexe masculin et à la création, la mise au monde d’une matière vivante ; une inspiration, une intuition, un prototype, un rêve de quelque chose de meilleur ou quelque chose de parfait. »
Jani Nuutinen